Mygale vS la Piel que Habito
Mygale de Thierry Jonquet & La piel que habito de Pedro Almodovar
Chez moi toute rencontre avec un livre est du a un coup de cœur, je me balade au milieu de mots des quatrièmes de couverture une me parle, et je me lance normalement ça m’embarque ou pas… et si ça ne me plait pas, j’oublie. Mygale est différent. C’est un livre qui m’a été offert par une amie et déniché dans une librairie très conceptuelle. Un livre dont je n’avais aucune idée de l’atmosphère. il m’a mis mal a l’aise, et j’avouerai ne pas l’avoir aimé, mais pourtant je l’ai terminé. c’est exactement le même sentiment qui s’est imposé a moi lorsque j’ai vu la bande annonce du film de Pédro Almodovar au moment du festival de Cannes. Mais comme pour le livre, la fascination malsaine a pris le dessus et l’envie de voire le film a été plus forte que tout.
Et des les premières images j’ai été rassurée ce n’est pas que le dépaysement de l’histoire mais le sens de l’esthétisme du réalisateur qui m’a promis un voyage différent. Le roman se passe en France et il lui colle une ambiance grise salle, le soleil ibérique, la beauté de la villa du médecin nous permet une respiration. La facette du chercheur aux motivations inconnues c’est tout une distance que nous fait prendre le réalisateur et que nous refuse le romancier, sa femme si elle existe dans le roman n’est qu’évoquée, la gouvernante qui est une clef pour Véra est inexistante. Le chirurgien du livre n’est qu’un père mortifier et un tortionnaire alors que le film le rend humain avec de grosses failles soit, mais humain quand même. Toute la première partie du film se détache du roman et c’est à mon gout ce qui le rend plus digeste.
La seconde partie recolle a l’adaptation pure, si ce n’est que la volonté de monsieur Almodovar de faire quelque chose de beau adoucit l’histoire : les viols qui sont nombreux dans l’histoire initiale sont abordés différemment ou disparaissent ; il déguise en tigre un pervers plus qu’effrayant, et les passages ou Eve est prostituée par son créateur et battue par ses clients disparaissent. Il sort vincent de sa cave car la ou Vera a un mur blanc et une pièce claire Eve n’a que ce sous sol qui évolue autour d’elle. La seule chose qui est un peu regrettable c’est que le livre nous permet de voire vincent ignorer une prise d’hormones et être confronter a des changements qu’il ne comprend pas, alors que la le choc de l’opération remplace ce suspense.
Je terminerai en disant que le final espagnol est plus moral que le livre et que si vous pensais qu’il fallait aller encore plus loin lisez. Le film a embelli l’histoire il l’a allégé et a fait ressortir cette intrigue singulière, il lui a offert un écrin.